1. |
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Les porcs sortent à découvert, on a baissé la garde
Quand c’est trop beau pour être vrai, c’est trop laid pour être faux
A faire tomber nos frocs, on fera couler vos barques et vos trésors finiront par sombrer
Même en or, vos parachutes vont lâcher
Plus c’est gros, plus ça passe
Plus c’est gros plus ça passe mais on a brisé la glace
Pas celle qui nous sépare mais l’enseigne de vos arnaques
Autant vous mettre au jus avant de vous mettre au frais
Le bois rêche du banc des accusés est moins doux que vos sièges de députés
Plus c’est gros, plus ça passe
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2. |
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Un différend met le feu à un torchon. Le voyeur s’improvise une nouvelle émission
Pour un mauvais arbitrage, une amitié s’effondre. Bernard appelle les flics, on a souillé son gazon
Il est temps d’arrêter d’en perdre, il est temps d’arrêter d’en perdre
Adversité ma belle, tu n’auras plus ma compassion
Parce que tellement de choses en valent la peine alors que tant de victoires sont futiles
Parce qu’il est trop aisé d’attiser la haine alors que tellement de défaites sont utiles
Parce que la route n’est pas bien longue, laissons faner les mauvaises questions
Un retard imprévu et une baston. Un commentaire miteux met le feu à une publication
101 appels, la tension monte. Les barbelés s’installent, le nerveux monte au front
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3. |
Faits divers
02:07
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Divers conflits attisés continuent à diviser, diverses frasques et scandales étouffés
Divers ministres assassins accrochés au pouvoir, diverses victimes anonymes empilées
On se fait aux effets d’un système imparfait qui n’est fait, en effet, que de faits divers
Au faîte du marécage, comme des oiseaux en cage. Avec nos certitudes, nous n’irons nulle part
Diverses vies qu’on méprise, elles ne rapportent pas. Sur l’échelle du profit, on en est là!
Divers barrages inutiles qu’on ne veut plus forcer, divers bagages dont on ne peut se séparer
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4. |
Deux-mille
03:03
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Tragiquement "deux mille" ils ont choisi l’impasse et fixé obsolescence pour seule épitaphe
Assurés dans nos choix on pensait s’en tirer, en floutant l’épouvante ils nous ont plantés
Archaïques, démodés, on a fixé la date en déniant la panique que les écrans effacent
On se glisse gentiment dans notre charnier, on prépare docilement notre propre enterrement
Deux mille comme déjà périmé on a travaillé dur sur notre reddition. On digère le buffet puis sa péremption
Deux mille et déjà dépassé en y goûtant encore on réduit les options. Au générique de fin, chacun aura son nom
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5. |
Les cibles
02:26
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Une cible fictive pour oublier la bonne, une fausse injustice lancera la discorde
Et sur le ring un match de faux-ennemis amusera le despote
A nous monter l’un contre l’autre, le guerrier devient un pantin
Maîtres du jeu à nous faire affronter nos semblables et qui rira bien ?
Une paire de gants suffit à nous enfiler. On se pense acteurs, pauvres gladiateurs
Nous ne sommes que divertissement dans une comédie permanente
De la frustration à l’oubli, ils ont terminé le pont
Une coupe de champagne à la main, ils badinent depuis le balcon
Quand le ring finira par céder, j’espère que vous pourrez comprendre enfin
Que la rencontre était bel et bien programmée, l’un contre l’autre par un ennemi commun
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6. |
Temps mort
02:14
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Parfois malsains, souvent perdus, quand l’ironie de notre sort ne fonctionne plus
On se retourne, on ferme la porte, on se retrouve, on se transporte
Autour d’une bière et quelques shots
On s’accorde un temps mort on s’improvise un enterrement
Attendant nonchalamment que la faucheuse nous passe la corde
A moitié sobres, à moitié fous, on ne sait pas ce qu’on veut mais bien ce qu’on ne veut plus
Ce soir on masque l’important. Plus rien ne compte, pas même le temps.
La raison passe au dernier plan
Un temps mort pour échapper aux offenses et à leurs chants
Ma divine légèreté je t’embrasse inlassablement
Tant qu'on pourra marcher et passer d’un point A à un point B.
Briller, brûler, redevenir charbon sans regret
On n’a pas été préparés, on bricole des trucs pour flotter. Sans rien apprendre de nos erreurs
On bannira la cohérence, le sommeil et les conséquences. On vivra mal et peu mais pour toujours
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7. |
Clandestines
02:18
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Ivre de réflexions fanées
De quelques phrases dérisoires partagées effacées certainement de nos mémoires à présent
Mais ivre d’échanges alcoolisés, de débats éphémères sur la route dont j’essaie de me souvenir péniblement
Et j’en suis sincèrement désolé. Vos visages ne nous sont plus familiers
Qu'importe les épisodes que le temps nous a repris, on lui cachera toujours quelques marques clandestines
Ne prenez pas mes oublis pour des défis. J’ai jamais fait dans l’arrogance.
Si je ne vous remets pas, refaisons connaissance
Faites des signes, poussez-moi, revenez comme les souvenirs nous reviennent
Si rien ne vous semble périmé ça en vaut peut-être la peine
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8. |
Tout brûle
01:53
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Les sirènes grondent, l’alarme est déclenchée. "Tout brûle!" Ouais, on arrive on finit juste notre part...
Putain on s’est tiré une balle dans le pied. Dédramatise, ils viennent se prosterner, on a un autre chat à fouetter
A traquer, occupés à garder nos biens l’anxiété a pris la possession du terrain
Inconscients, suicidaires, on est mort c'est certain. On barricade les portes de Rio à Berlin
A s’attarder à défendre le fort, on en oublie qu’on scie toujours la branche
Étant sidérés quand un drame vient nous surprendre
A suivre nos oracles aveuglément, on a oublié ce dont on dépend jouant l’amnésie sournoisement
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9. |
Saigner
02:05
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Dans chaque écrin de liberté, dans leurs matraques, nos pensées, dans le plus innocent des rêves
Ils plantent un clou, ça va saigner
Dans nos postures, nos cahiers, même au fond de nos poches, dans l’insouciance collective
Ils plantent un clou, ça va saigner
A tous les moins que rien, à tous les saboteurs, à tous les marginaux
A vous les enfants de la résistance, à vos précieuses désobéissances, indociles, partisans ou révoltés
A vos exploits aussi anodins qu’ils soient, donnons-nous la force de ne plus pleurer
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10. |
Je nous déteste
02:48
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On est sans doute allés trop loin. L’ardoise, elle sera pour demain. On ferme les yeux et on attend un réveil serein
On défie les lois, on joue aux saints. On se plaît à toiser nos voisins. On joue aux mains tout en condamnant le vilain
On se prend pour Icare au soleil, on boit du Ricard au réveil et on en rit car on est fiers. On se brûle les ailes
On prêche le bon, on nie le reste, on rêve de beau, on fait de la merde, on se prend pour les maîtres du ciel
Je nous déteste, je nous déteste.
On croit contrôler le virage mais on met juste le doigt dans l’engrenage
On hait l’abominable mais on en est les rouages
Arrogants jusqu'au bout des lèvres, on a oublié qu’on était poussière, on la ramènera moins une fois gueule en terre
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11. |
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Voici nos excuses, mais pas pour nos pêchés. Plutôt pour votre manque d’ouverture et votre obsession à stigmatiser
Monsieur Le Vicaire, la porte était ouverte mais vous l’avez claquée
Sans nous laisser nous expliquer, à vous, à vos grenouilles et autres bénitiers
Ni démons, ni sorciers, pourtant vous nous avez chassés
Mais s’il vous plaît ne nous faites plus payer le fruit de vos colères et frustrations
Nous assumons le ton de notre humour, pas le déclin de votre religion
Exclus de votre temple, mais le saviez-vous? La vraie vie est dehors!
Et tant que vous n’aurez pas compris vous continuerez à hâter votre propre mort
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12. |
Dernier acte
03:44
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A la lueur nocturne, je t’enlace, Crépuscule. J’abandonne calmement la raison et ses pièges
Attendant que le marteau vienne frapper l’enclume
Et noyer le peu qu’il nous restera de joie au fond d’un verre immense, au fond d’une gerbe immonde
Je me noie, je te noie et la nuit sera longue. Quand l’altruiste est caché, il fait place au cas social
Il en crève d’envie. Il en crève de soif
Une triste mise en scène parfaitement non-rodée. La bouteille ou le flingue peu importe le style
Le spectacle se jouera à guichet fermé. DERNIER ACTE!
Nous n’avons plus sommeil et la lassitude de l’inertie n’y fait rien. Nous n’avons plus sommeil
Nous n’avons plus sommeil et l’angoisse de la tragédie n’arrange rien. Nous n’avons plus sommeil
Oublions les excuses la douleur et les questions sans réponses
Le rideau est tombé et les acteurs s’enivrent à poings fermés
Menottés à la loose, à la peur du mépris, aux angoisses, à l’effroi, à la fête, à la nuit
Aux paroles dans le vent, à la merde, à l’ennui, aux mauvais scénarios, aux mauvais gabarits
Au bancal, aux accords dissonants et au bruit, à l’envers du décor du speed à l’insomnie
A l’évidence enfin d’un éternel oubli négligés de tous dans un défunt tunnel. Nous n’avons plus sommeil
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CORBILLARD Belgium
Since 2010, CORBILLARD hits the road from east to west, playing an outer-grave, rapid, cutting and unrespectful punk-rock,
sung in French. 400 gigs, throughout Western and Eastern Europe and Canada. Common placing in the coffin !
An efficient passage to the urns !
A beneficial trip in a hearse (Corbillard)!
Off we go towards death, off the beaten track, spitting out injuries, irony and scandal !
... more
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